29 Mai 2020
Suite et fin de mes articles consacrés à la si jolie ville médiévale de Saint-Jean-Pied-de-Port dans le Pays Basque! Dans le précédent article (que vous pouvez retrouver ici), je vous emmenais à la découverte du patrimoine architectural de ce bijou des Pyrénées-Atlantique, mais également à la découverte de son histoire si étroitement liée à celle du si célèbre Chemin de Compostelle dont il constitue une étape incontournable, mais aussi un point de départ pour les pèlerins souhaitant se lancer sur Camino Francès (partie du Chemin partant de Saint-Jean-Pied-de-Port jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, soit la bagatelle de 791 kilomètres!).
C'est un village fortifié, établi au 12ème siècle par les rois de Navarre au "pied du port" (ou col) donnant accès à Roncevaux. La ville médiévale, repliée derrière ses remparts, a conservé son plan parcellaire et ses maisons en grès rose d'Arradoy. Les visiteurs viennent y flâner en nombre, et il semble bien loin le temps où seul le bruit des sandales des pèlerins venait perturber le train-train quotidien des habitants...
Mais nous avons eu l'occasion plusieurs fois, Chéri et moi, de goûter à de tels moments privilégiés lorsqu'on s'y promenait le soir, lorsque les hordes de touristes avaient déserté les anciennes venelles médiévales, à la tombée de la nuit, comme sur les photos ci-dessous... A ce moment-là, on pouvait ressentir une sorte de quiétude de dégager de cet endroit, avec une ambiance mystérieuse et même un peu magique...
Un soir, alors que nous passions devant l'église, après avoir mangé dans l'un des restaurants de la ville, nous avons entendu de la musique et avons décidé d'aller jeter un coup d'oeil. Une chorale d'hommes appelée Posi Kanta y était en représentation. Nous avons été séduits par ces chants anciens, longs poèmes ou complaintes, qui résonnaient dans l'ancien édifice...
Nous avons également eu la chance de pouvoir assister à une partie de Pelote Basque. C'était d'ailleurs une grande première pour Chéri et moi! Cette partie était en fait la demie-finale du Trophée Jean-Marie Mailharro et ils utilisaient un "grand chistera", qui est un long panier en osier fixé à la main du joueur par un gant en cuir. Je ne vais pas rentrer dans les détails des règles du jeu, mais en gros, il y a deux équipes de trois joueurs dont le but est de faire rebondir la balle (la pelote) contre le mur du fronton de façon à ce que l'équipe adverse perde la balle et, de ce fait, ne gagne pas de point. Ce jeu m'a vaguement fait penser au tennis, en fait. En tout cas, je n'avais jamais vu de partie de pelote basque de ma vie et j'avoue que c'était absolument spectaculaire, avec des balles renvoyées à toute vitesse (il y avait des pointes de 150-200 kilomètres/heure!) contre le mur. J'étais bluffée par tant de force et d'adresse! Mais aussi par la grâce et l'élégance avec laquelle les joueurs renvoyaient la balle contre le mur...
Et à la fin, j'ai même pu prendre une photo avec l'un des joueurs, Thibault Basque (il porte bien son nom!) qui est, semble-t-il, une des étoiles montantes de la pelote basque à grand chistera...
Sur la photo ci-dessus, j'ai l'air d'être un peu échevelée. En fait, nous revenions d'une grande balade dans la forêt d'Iraty et il y avait beaucoup d'humidité ce jour-là, qui se trouve être la plus grande ennemie de mes cheveux. En effet, mes cheveux gonflent et ondulent lorsqu'il fait humide, hum! Du coup, je m'excuse pour ma coiffure, hi hi!
Sinon, un autre aspect extrêmement important du Pays Basque, c'est sa tradition gastronomique qui est d'une richesse incroyable! Entre les macarons, les gâteaux basques, les axoas, le fromage de brebis, le jambon de Bayonne, le poulet basquaise et tous les produits au piment d'Espelette (chocolat, saucisson, etc...), je peux vous dire que Chéri et moi, on s'est vraiment fait plaisir, hi hi!
Lors de notre dernier jour dans la région, nous avons fait un tour au marché couvert de Saint-Jean-Pied-de-Port. On y trouve, les jeudis des mois d'été, une trentaine de producteurs locaux vendant du vin local (Irouléguy ou Jurançon), du fromage d'appellation Ossau-Iraty, de la charcuterie, des gâteaux basques, etc...
Nous sommes allés plusieurs fois au restaurant (je vous avais prévenus, chers lecteurs, on s'est fait plaisir pendant notre séjour, hi hi!). Je vous emmène avec nous à deux d'entre eux...
Tout d'abord, nous avons été au restaurant Le Navarre, une charmante brasserie située dans une rue piétonne à l'entrée de la cité médiévale. J'y ai bu un délicieux verre de vin d'Irouléguy qui se trouve être l'unique vin AOC du Pays Basque nord.
Pour la petite histoire, l'origine de ce vignoble remonte au 12ème siècle, lorsque les moines de Roncevaux choisirent les terres rouges et bien exposées d'Irouléguy pour installer un prieuré et l'entourer de quelques rangées de vignes... Une culture destinée à approvisionner en vin les relais des pèlerins et leur abbaye. Car à 1000 mètres d'altitude, les terres de Roncevaux étaient impropres à la viticulture. Le vignoble, entretenu par de rares familles pour un usage privé, prospéra doucement, et connut même quelque gloire dans l'Europe du 18ème siècle. Mais l'épidémie de phylloxéra et l'exode rural du 19ème siècle eurent raison de ses premiers succès. L'AOC obtenue en 1970 marqua donc la renaissance de cette culture et couronna les efforts d'une poignée de vignerons précurseurs...
Sinon, nous y avons mangé un délicieux poulet basquaise accompagné de frites maison. Il s'agit en fait de morceaux de poulet mijotés dans une piperade (sauce confite de poivrons rouges et verts, tomates, oignons, ail, huile d'olive, vin blanc, bouquet garni et relevée au piment d'Espelette).
Le poulet basquaise est cuisiné aux couleurs du drapeau basque: rouge, vert et blanc...
Le deuxième restaurant que je vais évoquer maintenant est le Café Ttipia, qui se trouve être un incontournable de Saint-Jean-Pied-de-Port. En gros, c'est "The Place to Eat" quand on est dans le coin!
Il s'agit d'une brasserie dotée d'une terrasse très agréable. Nous y avons d'ailleurs mangé au bord de la Nive, la rivière qui traverse la ville... En apéritif, nous avons choisi de boire un Pako, qui se trouve être un cidre basque à la crème de cassis. Puis, nous avons commandé des axoas de veau, plats typiques (et rustiques) du Pays Basque. Il s'agit tout simplement d'un émincé de veau relevé avec une sauce pimentée (au piment d'espelette, of course!), mais aussi avec des poivrons, des oignons, etc...
Et enfin, nous avons terminé ce délicieux repas avec une part de gâteau basque, dessert emblématique de la région! Il s'agit en fait d'une pâte à base de farine et de beurre, auxquels on ajoute du sucre ainsi qu'un ou des oeufs. Cette pâte est ensuite fourrée avec de la crème pâtissière parfumée au rhum, ou alors avec de la confiture de cerises noires...
Voilà pour ces deux articles sur ce si beau village de Saint-Jean-Pied-de-Port! J'espère que ça vous a plu et que ça vous a donné envie d'y aller, car ça mérite clairement le détour.
A très bientôt!