1 Juin 2020
Cela fait maintenant cinq ans que je vis à la campagne, dans la Loire, et mon rapport aux villes et à la vie citadine a radicalement changé, je dois l'admettre. A chaque fois que je me rends dans une grande métropole pour quelques heures ou quelques jours, j'ai l'impression de ne pas être à ma place et d'étouffer. Ce qui me fait mieux apprécier le moment où je rentre chez nous, et où je vois à nouveau les arbres, ma rivière (la Loire, au bord de laquelle nous vivons) et que je n'entends rien d'autre que le chant des oiseaux...
C'est un si grand contraste et à chaque fois que je retourne en ville, j'ai cette sensation d'être enfermée et déconnectée. C'est comme si je n'avais plus accès à une énorme part de moi-même, que je rapetissais et que je n'avais plus les bonnes conditions pour m'épanouir complètement. C'est comme si la ville me détournait de ma vie intérieure et de mon inspiration profonde.
Mais c'est tout le contraire lorsque je suis dans la Nature. Je m'ouvre à nouveau et peut recevoir toutes ces idées qui traversent sans cesse mon esprit. Je m'y sens inspirée et tellement Vivante!
A chaque fois que je reviens d'une longue marche en forêt ou dans les bois, j'ai l'impression d'être plus forte, plus inspirée et de pouvoir affronter tous les problèmes. Je suis tellement, tellement heureuse de vivre loin des embouteillages, des klaxons, des grands centres commerciaux, des immeubles, des boîtes de nuit, des bars, etc... Au lieu de cela, mon terrain d'exploration, celui qui me permet de m'épanouir, ce sont les arbres, le bruit de la rivière qui coule, les fleurs des champs, les chevaux ou les vaches dans les prés, le héron (j'en ai aperçu un l'autre jour) qui se pose sur un rocher émergeant de l'eau, etc...
Le bonheur réside dans les choses simples, et non dans cette vie matérialiste et superficielle que nous offrent ces grandes villes surpeuplées et polluées...
Il y a une dizaine des jours, donc, Chéri et moi sommes allés faire une grande balade dans le massif du Pilat. C'est toujours un régal pour moi d'aller m'y promener en toute saison, mais au printemps, c'est juste, whaou! La végétation y explose littéralement et ce sont des paysages juste grandioses, avec des arbres qui retrouvent leurs feuilles, des fleurs splendides et de toutes les couleurs, etc...
Nous avons décidé de suivre le Sentier des Hauteurs, mentionné dans mon fidèle guide des randos à faire dans le Pilat.
Let's go!
Au départ du village de Saint-Appolinard, nous avons suivi le GR 65 pour parvenir jusqu'à un gîte d'étape pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Les amis, j'ignorais totalement que le GR 65 était l'autre nom donné à la Via Podensis partant de Genève et arrivant à Saint-Jean-Pied-de-Port, au pied des Pyrénées, jusqu'au moment où j'ai aperçu cette auberge en vieilles pierres, destinée à fournir le repos aux pèlerins le temps d'une nuit.
C'était tellement émouvant de fouler ce chemin emprunté depuis des centaines d'années par ces marcheurs courageux. Décidément, tout me ramène à ce périple millénaire en ce moment! J'ai d'ailleurs publié un article sur Saint-Jean-Pied-de-Port il y a peu (que vous pouvez retrouver ici) et j'y évoquais justement l'histoire du pèlerinage aux temps moyenâgeux... Mais surtout, j'aimerais tellement pouvoir le faire moi-même et pouvoir le boucler en une seule fois, mais je pense que ça ne sera pas possible, car il faudrait que je parte presque deux mois! Enfin, on verra bien puisque je n'ai pas l'intention de le faire avant deux ou trois ans.
Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à prendre en photo une si jolie petite coccinelle, posée sur une feuille, pendant notre ascension sur cette première partie de balade. Un pur moment de grâce...
Après cela, nous avons décidé de faire un petit crochet par la Croix Sainte-Blandine datant de 1895 et dominant le village de Saint-Appolinard qu'elle est censée protéger des orages. Normalement, on y trouve un très beau panorama sur la vallée du Rhône et les Alpes, mais malheureusement, la végétation masquait la vue. Tant pis!
Après cela, cap sur le charmant hameau du Verdier avec ses maisons en pierres anciennes, de style méridional. Et sur le chemin, de magnifiques bleuets sur le bord du sentier, reconnus pour leurs vertus médicinales, gastronomiques et cosmétiques!
Connue de tous, cette fleur abondait jadis en été dans les moissons. Mais l'emploi des pesticides l'a impitoyablement éliminée, au point de mettre sa survie en danger. La tige de cette plante annuelle peut atteindre 60 cm de hauteur. Elle porte des feuilles très fines recouvertes d'un duvet et d'élégants pétales bleu tendre.
Sainte Hildegarde, abbesse de Bingen (Allemagne) au 12ème siècle, fut l'une des premières à mentionner les propriétés curatives du bleuet. D'après la "théorie des signatures", qui voyait des analogies dans toutes chose, la couleur de sa fleur évoquait celle d'yeux clairs en bonne santé, d'où son usage pour les soins oculaires. Matthiole, médecin au 16ème siècle, les employait d'ailleurs dans ce but.
Voici quelques bienfaits de cette fleur remarquable:
1. Efficace contre la conjonctivite
Elle a des propriétés calmantes contre les affections inflammatoires des yeux (irritation et rougeur des paupières, orgelets, conjonctivites...). Il suffit d’imbiber un coton d’eau de bleuet puis de les poser doucement sur les yeux. Laissez agir quelques minutes. Vous verrez, l’effet est bluffant! Ce n’est d'ailleurs pas pour rien que l’on retrouve souvent du bleuet dans la composition des lotions pour les yeux ou dans le collyre.
2. Renforce le système immunitaire
Le bleuet stimule et fortifie le corps humain. Il favorise l’activité du foie et ses propriétés digestives facilitent le transit. Il est aussi diurétique.
3. Bon pour la peau
Véritable lotion tonique pour la peau, l’hydrolat de bleuet est à appliquer sur la peau le matin avant le maquillage et le soir après le démaquillage. Il lutte contre les rougeurs, raffermit la peau et la rafraîchit. C’est aussi une bonne solution pour les peaux ayant des problèmes d’acné. Il apaise également les sensations de brûlure des coups de soleil.
Pour une infusion, il faut une cuillerée à soupe de fleurs de bleuets par bol d'eau. Laisser infuser 10 minutes et boire 2 à 3 bols par jour entre les repas pour une meilleure digestion.
Sur les photos ci-dessus, le si joli hameau du Verdier, puis panorama sur Saint-Jacques d'Atticieux, ainsi que sur les collines de l'Ardèche...
Après avoir dépassé le hameau du Verdier, le sentier en pente descendante nous a menés à travers bois et pâturages, pour enfin revenir à Saint-Appolinard...
Nous avons ensuite été visiter la petite église de Saint-Appolinard, avec son clocher recouvert de tuiles polychromes. Nous ne sommes pourtant pas en Bourgogne, mais toujours bien dans le Pilat, hi hi! C'est lors du remaniement, au 19ème siècle, de la façade du choeur et de l'élévation du clocher que cette couverture vernisée fut ajoutée. Le bâtiment conserve tout de même les nefs voûtées en plein cintre de son style roman originel.
On trouve également dans le village une grande croix forézienne, juste à côté de l'église. Elle date de 1547 et son style se caractérise par une tablette monolithique où se dresse un fût conique, également d'un seul bloc, reposant sur un dé.
Et enfin, sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir une maison traditionnelle du pélussinois. Généralement regroupées dans des hameaux ou petits villages, du fait de la rareté des sources et des bons puits, ces fermes de granite juxtaposent différents volumes sur une surface réduite. L'escalier extérieur, sous lequel se trouve l'entrée de la cave, est abrité des intempéries et du soleil par un auvent et permet d'accéder à l'habitation du premier étage.
Voilà donc pour cette chouette petite balade dans le Pilat. Je dois admettre que ce n'est pas celle que nous avons préférée, Chéri et moi (on en a fait des plus jolies dans le Pilat), mais bon, du moment où l'on se trouve dans la Nature, nous sommes heureux...
A très bientôt!