21 Mai 2020
Pour notre première sortie post-déconfinement, devinez où Chéri et moi avons décidé d'aller! Eh oui, dans la Nature, bien évidemment!
Cela faisait plusieurs semaines que je trépignais d'impatience à l'idée de pouvoir à nouveau me balader dans la campagne, dans ces forêts, dans ces collines et ces magnifiques prairies composant le paysage de la Loire, où nous vivons... Donc, en ce dimanche 17 mai 2020, nous avons décidé de partir faire une bonne marche dans le massif du Pilat qui nous avait tant manqué. Nous avons d'ailleurs fait attention à bien respecter la règle des 100 kilomètres imposée par le gouvernement...
Nous avons donc mis le cap sur Burdignes, village d'environ 300-400 habitants situé au coeur du massif du Pilat, et limitrophe des départements de l'Ardèche et de la Haute-Loire. Il s'agit de la plus vaste commune de la Loire (rien que ça!) avec 3081 hectares à son compteur!
Le "highlight" de cette balade était la ruine d'un château médiéval érigé vers l'an mille. J'ai trouvé l'idée de cette petite rando de 8.5 kilomètres dans mon guide des promenades et randonnées à faire dans le massif du Pilat et que vous pouvez voir en photo ci-dessous. Malgré son prix de 15 euros, il nous a été extrêmement utile à de maintes reprises pour des sorties au grand air dans ce si beau coin du département. En bref, un excellent investissement pour les heures de bonheur en pleine nature qu'il nous a procurées...
En route, let's go!
Mon guide (si précieux) des balades et randos à faire dans le Pilat. Y sont répertoriées 45 circuits de petite randonnée dans le Parc naturel régional du Pilat. Il a été publié aux Editions CHAMINA.
Nous avons donc commencé notre périple à Burdignes et avons rapidement quitté ce village pour monter par un sentier à travers prés et pâturages, jusqu'au hameau de Montpénan. Pour l'occasion, j'ai mis ce t-shirt rose que j'ai acheté il y a des années de cela à Décathlon pour une bouchée de pain. Ce qui me plaît dans ce t-shirt, c'est le message qui est écrit dessus:
"I walk, therefore I am."
Je marche, donc je suis. Petit pied-de-nez à ce cher Descartes, by the way. Bref, j'adore marcher, vraiment. En dehors de ses bienfaits évidents sur la santé (physique et mentale), la marche a quelque chose de vraiment apaisant dans le sens où elle nous invite à ralentir le rythme. En effet, dans notre société occidentale ultra-connectée où il faut toujours vivre à 100 à l'heure, elle nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes et à mieux profiter de l'instant présent. La marche, ça va moins vite que le running ou le vélo, donc on a plus de temps pour penser, réfléchir et s'imprégner des paysages qui s'offrent à nous, qu'ils soient urbains ou en pleine nature. C'est l'éloge de la lenteur, face à la vitesse.
Lorsque nous faisons ces randos, Chéri et moi, je lui dis parfois de partir en avant pour pouvoir marcher toute seule quelques centaines de mètres. Pas que je ne veuille pas rester avec lui, il est l'Homme de ma vie, mais j'aime avoir ces moments de solitude, et encore plus quand je marche dans la campagne. Pour méditer, pour voir les choses sous un angle nouveau ou pour dédramatiser certaines situations qui peuvent paraître compliquées. Et c'est précisément cela, la magie de la marche: elle agit un peu comme une psychothérapie à ciel ouvert. Elle nous permet de nous remettre les idées en place, de relativiser et d'être mieux ajustés avec nous-mêmes.
La marche nous apprend également l'humilité car avec toutes les galères (petites ou grandes) que l'on rencontre sur le chemin (côte très longue et très raide, mauvaise météo, chutes, etc...), on est renvoyés à notre propre condition d'homme, si minuscule et insignifiant, face à la grandeur de la Nature... Plus de voiture, plus de PC, plus de télé, plus de téléphone (le réseau ne passe pas toujours très bien dans la forêt), c'est juste nous et les arbres, les plantes, les animaux, etc...
Je marche, donc je suis.
Bref, après ces considérations philosophiques (je n'avais pourtant eu que 11/20 au Bac dans cette matière!), revenons à notre balade... Après le hameau de Montpénan, nous avons continué le chemin en longeant d'autres prés et en traversant une partie de zone forestière, pour enfin arriver au hameau de Montchal où se trouvait cette tour en ruine.
J'avoue que ça a été la partie de cette marche que j'ai préféré. Pourquoi? Parce que je sentais qu'on quittait vraiment la civilisation et qu'on s'enfonçait de plus en plus dans la Nature comme je l'aime, plus sauvage et solitaire... Nous avons croisé un chevreuil qui s'est enfui et qui a disparu dans les fourrés, moment magique que je n'ai pas pu capturer avec mon appareil photo car bien trop fugace. Mais surtout, la flore était littéralement magnifique, avec la floraison de toutes ces fleurs des champs, notamment.
Sur une photo ci-dessous, vous pouvez voir de toutes petites fleurs bleues, perdues dans la verdure. Il s'agit de la Véronique Petit-Chêne. C'est une plante vivace très commune en France, poussant à l'état sauvage dans les terrains boisés ou le long des chemins. Sa floraison intervient au printemps et en été, d'avril à juillet.
Non seulement elle est jolie, mais elle possède également des vertus thérapeutiques!
Amère et aromatique, la véronique est apéritive et facilite les digestions lentes et difficiles, accompagnées de migraines. Elle stimule les fonctions du foie, celles des reins et aide à la désintoxication de l'organisme. Expectorante, on l'utilise aussi contre les affections pulmonaires chroniques, la toux sèche, l'asthme. En infusion, il suffit simplement d'utiliser 30 grammes de la plante par litre d'eau bouillante, puis laisser infuser 10 minutes. Prendre 3 bols par jour après les repas.
Nous avons également pu admirer des buissons de genêts purgatifs qui tapissaient les prés de belles grappes jaunes qui formaient un joli contraste avec l'herbe si verte! Mais également de superbes fougères. Je dois admettre que je suis de plus en plus passionnée par l'univers du végétal, à tel point que j'ai acheté des livres sur les plantes comestibles et thérapeutiques, mais aussi sur les arbres et les champignons. Cet automne, j'ai la ferme intention, pour la première fois, d'aller faire la cueillette des champignons dans les bois surplombant le village où nous vivons, chaussée de mes bottes en caoutchouc! De plus, j'ai également l'envie de commencer un herbier, pour mieux connaître et reconnaître les plantes, les feuilles d'arbre ou les fleurs... Eh oui, une vraie campagnarde en devenir, hi hi!
Mais après ces considérations botaniques, revenons à notre balade...
Nous sommes enfin parvenus au hameau de Montchal, où se trouve le dernier vestige d'un château féodal érigé il y a plus de mille ans, le château de Montchal... Par temps clair (comme c'était le cas lorsque nous avons fait cette balade), on comprend le rôle de surveillance tenu par cette forteresse dans les temps anciens. Le site gardait, en effet, l'accès à la vallée du Rhône entre Lyon et Valence. Construite peut-être avant l'an mille, elle est citée dès 1168 dans le cartulaire du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue comme une possession de Hugues de Montchal. C'est en tout cas le plus ancien édifice du Pilat, même s'il ne subsiste plus qu'un seul angle du donjon carré, aux pierres très instables.
Le donjon n'abritait que soldats et guetteurs; en cas de danger, on se mettait à l'abri des fortifications, dont les murs se devinent encore sous l'herbe rase. Face à la tour, et au fond de la vallée, sa grande rivale: la forteresse d'Argental dont il ne subsiste que le donjon. Je parle d'ailleurs d'Argental dans l'article que vous pouvez retrouver ici.
Pendant la guerre de Cent Ans, Montchal retrouva son rôle de surveillance, mais la découverte de la poudre à canon rendit ses murailles vulnérables: les boulets y creusèrent des brèches. Montchal fut alors abandonné et devint carrière de pierres pour les maisons paysannes qui se construisaient aux alentours. Lors de la Révolution, les murailles restantes furent démolies, excepté les murs du donjon. Les assauts du temps ont peu à peu dégradé ces ruines.
A l'automne de 1999, les habitants du hameau ont décidé d'oeuvrer pour conserver le pan de mur restant. Cette consolidation a permis à la tour de résister à la tempête qui sévit en décembre de cette même année.
Les vestiges du château de Montchal, j'étais littéralement ébahie par l'immense panorama donnant sur le sud du massif! C'était tout simplement époustouflant! Après être restés un petit moment autour de ce pan de mur, nous sommes redescendus dans le hameau (dont les maisons ont été bâties avec les pierres du château), et avons poursuivi notre balade. J'avoue que ces maisons m'ont vraiment fait envie, tellement elles étaient charmantes. Je me verrais bien vivre dans un lieu comme ça, entourée par la nature, dans une habitation en vieilles pierres...
En ce moment, je regarde beaucoup les vidéos d'Athena Mellor sur Youtube. C'est une jeune anglaise qui vit, avec son compagnon et son chien, dans un vieux cottage au milieu de la campagne. Elle est spécialiste en randonnée, aussi bien en Angleterre qu'à l'autre bout du monde. Mais avec le confinement, elle a beaucoup filmé sa vie dans sa maison pleine de charme, et ses balades dans les forêts aux alentours de chez elle. J'avoue que je suis assez envieuse de sa vie simple et tranquille, assise sur un banc en bois devant son cottage si pittoresque en pleine Nature... Je vous recommande vraiment de regarder ses vidéos si vous comprenez l'anglais, elles sont tellement apaisantes et inspirantes...
Bref, après notre passage à Montchal, nous avons rapidement rejoint la Croix de La Cartara, où nous avons pique-niqué. Sur le chemin, des myriades de boutons d'or. Il faut savoir que cette fleur envahissante, qui se retrouve au bord des chemins, est quelque peu toxique (pas autant que la digitale) et irritante. Même les bêtes des prés ne l'apprécient guère, et évitent de la brouter si elles le peuvent. Je la trouve très jolie, cependant...
Beaucoup de croix jalonnent les campagnes françaises. Que ce soit la croix du plan des églises romanes, les croix discrètes en signe de protection sur un linteau de pierre ou un toit et, surtout, croix de pierre, de fer ou de bois à la croisée des chemins comme avec celle ci-dessus... On les rencontre souvent aux carrefours, elles guident le voyageur et le protègent de l’inconnu et des mauvaises rencontres.
Quoi qu'il en soit, nous avons repris notre chemin après avoir cassé la croûte, assis sur notre rocher, à observer ces jolis chevaux dans leur pré. Nous avons vite trouvé une deuxième croix et avons pris un sentier coupant à travers champs, nous menant au hameau de Vireuil, dernière étape avant notre retour à Burdignes...
En conclusion, je peux dire que cette balade a été la plus belle que j'ai eu l'occasion de faire dans le massif du Pilat, jusqu'à maintenant. De par la variété de ses paysages: bois, sous-bois, forêts, pâturages, etc... Mais aussi par sa si belle végétation, ses magnifiques panoramas et enfin, par l'aspect historique et culturel des ruines du château de Montchal... J'étais littéralement émerveillée par les paysages, tout le long du chemin. Elle n'est pas très longue: nous l'avons bouclée en 3 heures, avec de nombreuses pauses, et n'est pas difficile du tout (peu de dénivelé et chemins très corrects). Je la recommande vraiment, par temps clair et à la belle saison.
A très bientôt!