Une petite journée dans les Gorges du Verdon!

Somptueux, gigantesque, majestueux, spectaculaire, etc... Honnêtement, je manque de superlatifs pour décrire les paysages à couper le souffle du canyon du Verdon, le plus grand d'Europe (rien que ça)! J'étais littéralement époustouflée par ce décor grandiose!

A la base, c'est là-bas que nous devions passer nos dernières vacances d'été, avec Chéri. Nous avions prévu toutes sortes d'activités en plein air comme le canoë, la natation, la randonnée, le parapente, etc... Mais au mois de juin, j'ai fait ma toute première crise de sciatique. Une douleur terrible et 10 jours d'arrêt de travail. Du coup, on s'est dit qu'on allait plutôt favoriser une destination plus tranquille, avec simplement des visites à faire. Et c'est comme ça que nous avons choisi le Luberon avec ses très jolis villages perchés, ses carrières d'ocre, ses paysages vallonnés recouverts de forêts à perte de vue, ses champs de lavande, etc... 

Toutefois, lors de notre séjour dans ce petit coin de paradis, nous n'avons pas pu résister à l'envie de pousser une petite pointe jusque dans la région du Verdon, le temps d'une journée. Le 12 septembre dernier (je me souviens encore de la date!), nous nous sommes donc levés un peu plus tôt et avons mis le cap sur ce lieu exceptionnel...

Let's go!

Tôt le matin, nous avons donc quitté le Hameau de Pichovet, notre lieu de résidence dans le Luberon (voir article ici) et après une heure et demie de route, nous arrivions enfin dans les Gorges du Verdon.

Au programme de la journée: prendre la mythique Route des Crêtes pour pouvoir admirer les plus beaux panoramas donnant sur le canyon le matin et l'après-midi, découverte du beau village de Moustiers-Sainte-Marie, classé aux Plus Beaux Villages de France. Nous aurions tant aimé voir plus de choses, mais nous étions limités par le temps. Mais qu'à cela ne tienne, la région nous a tellement plu que nous y reviendrons un jour pour y passer toutes nos vacances. Disons donc que cette escapade était une mise en bouche pour un prochain voyage...

Au départ du village de La-Palud-sur-Verdon, donc, nous avons pris cette fameuse Route des Crêtes qui longe les hauteurs des Gorges de façon assez spectaculaire et qui a été aménagée avec différents belvédères permettant de s'arrêter à des points stratégiques pour admirer le côté vertigineux des falaises du canyon. 

Au total, cette route s'étend sur 24 kilomètres et compte 14 belvédères.

Nous ne nous sommes pas arrêtés à chacun des belvédères mais avons eu la chance de pouvoir observer le ballet gracieux des vautours au-dessus des falaises plongeant à pic dans les Gorges. Un instant magique! 

Il est d'ailleurs dommage que ces oiseaux aient si mauvaise réputation. En effet, parce qu'ils sont nécrophages et affublés d'un aspect physique peu engageant, ils sont considérés comme des nuisibles de mauvais augure par la plupart des gens. Or, ils sont indispensables à l'équilibre de l'environnement car en mangeant rapidement les cadavres d'animaux, ils permettent de limiter la propagation des maladies, d'autant plus que leur système digestif détruit les germes pathogènes.

Le belvédère que j'ai préféré est celui du Tilleul.

Déjà, comme pour les autres en début de parcours, il présentait un panorama somptueux et grandiose. Mais autre point positif, et pas des moindres pour la sauvageonne solitaire que je suis 😊, il n'y avait quasiment personne à ce point de vue, alors que les autres étaient littéralement bondés!

En plus, nous avons fait la connaissance d'un charmant couple de retraités venant de Lille. Il y a vraiment quelque chose avec les Gens du Nord, ils sont simples, authentiques et toujours très gentils et accessibles. J'aime les gens comme ça, pas prise de tête. Pas de trucs pompeux ou sophistiqués, juste de la simplicité...

Après avoir terminé la boucle et être revenus à La-Palud-sur-Verdon pour manger dans un snack, nous avons pris la direction du magnifique village de Moustiers-Sainte-Marie, petit bourg ancien classé aux Plus Beaux Villages de France. J'ai été très surprise par l'agencement du village, étalé au pied de deux grands escarpements rocheux, reliés entre eux par une énorme chaîne soutenant une étoile dorée dominant les ruelles de Moustiers. 

Cette étoile (que vous pouvez apercevoir sur les deux premières photos ci-dessous) est entourée de mystère car nul ne sait lorsqu'elle a été suspendue pour la première fois (ça remonte à plusieurs siècles, alors...). Plusieurs légendes expliquent la présence de cette étoile dont la plus connue qui fait mention d'un certain chevalier fait prisonnier en terre musulmane lors d'une croisade au 13ème siècle. Du fond de sa cellule, il fait la promesse qu'il érigera un monument à la Vierge s'il revient un jour sur ses terres. Effectivement revenu sain et sauf quelques temps plus tard, il tient sa promesse et fait suspendre une étoile à seize branches, emblème de sa famille.

Evidemment, rien ne prouve que cette légende soit vraie: elle est même fausse, très certainement. Plusieurs spécialistes s'accordent même à dire que cette étoile a simplement été suspendue là par les villageois qui recherchaient la protection de la Vierge. 

Au fil des siècles, cette étoile est tombée pas moins de onze fois, toujours remplacée par une nouvelle! Actuellement, elle n'a plus que cinq branches et le câble qui la soutient, long de 135 mètres, pèse environ 150 kilos.

Après avoir déambulé dans le village et nous être attablés à la terrasse d'un café pour boire un bon Perrier tranche bien frais (ma boisson préférée lorsqu'on est en visite et qu'il fait chaud!), nous sommes allés jeter un coup d'oeil à l'intérieur de l'église Notre-Dame de l'Assomption. Bien qu'étant Protestante, cela ne me dérange pas d'admirer la jolie architecture des lieux de culte catholiques. Et celle de l'église de Moustiers était particulièrement belle, je dois bien l'admettre. 

Classée Monument Historique en 1913, elle a été bâtie au 12ème siècle en style roman. Au 14ème siècle, le prieur de l'église décida néanmoins de modifier son architecture et le choeur fut remodelé en style gothique.

Saviez-vous que le village de Moustiers-Sainte-Marie est réputé pour sa faïence depuis des siècles? 

La faïence est un objet de terre (terre cuite à base d'argile) émaillée ou vernissée, habituellement à fond blanc.

Le premier titre de "maître faïencier" est attribué à un certain Pierre Clérissy en 1679, descendant d'une longue lignée de potiers de terre à Moustiers.

Les faïences sorties de sa manufacture sont des produits de luxe avec des motifs bleus sur le fameux émail blanc laiteux caractéristique des "Moustiers". Ces objets vont plaire au Roi Soleil Louis XIV et à sa cour qui en assurent la promotion. Plus tard, les apprentis formés à la manufacture Clérissy commencent à s'installer à leur compte au milieu du 18ème siècle, ce qui va véritablement lancer la tradition de la faïence au coeur du village pendant les siècles qui suivront, avec de nombreux faïenciers qui viendront s'installer là pour pratiquer leur art.    

Voulant ramener un souvenir typique de Moustiers, je me suis donc rendue dans une boutique du village et j'ai acheté ce hibou trop drôle que vous pouvez voir sur les photos ci-dessous. J'aurais pu acheter un objet plus classique comme un vase par exemple, mais on ne se refait pas: je préfère ce qui sort de l'ordinaire, j'aime l'originalité.

Et enfin, avant de repartir, nous nous sommes arrêtés au musée de la Faïence pour une petite visite express avant de repartir pour le Luberon. Ce musée (situé à l'entrée du village) est fondé en 1930 et est consacré à l'histoire de la faïence de Moustiers. On peut notamment y admirer de magnifiques pièces datant de la manufacture de Clérissy (objets en blanc et bleu sur les photos ci-dessous).  

J'ai particulièrement aimé la dernière salle d'exposition dans laquelle des artistes ont présenté leurs oeuvres en faïence, en hommage à Pablo Picasso.

Nous ne sommes pas montés à la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir non plus car j'avais un peu mal aux lombaires depuis quelques jours et comme ma sciatique avait démarrée ainsi trois mois auparavant, je préférais ne pas "tenter le Diable". De plus, il faisait une chaleur à la limite du supportable ce jour-là, et comme je ne supporte absolument pas la chaleur (je préfère bien plus le froid, ce n'est pas pour rien que j'ai des origines danoises, hi, hi!)... Ce qui est dommage car de là-haut, il paraît qu'il y a une vue imprenable sur les toits de Moustiers, mais ce n'est que partie remise...

En conclusion, nous retournerons dans les Gorges du Verdon, c'est une certitude. Nous n'avons pas eu le temps de tout voir, ni de tout faire, comme je l'ai déjà dit au tout début de cet article. Mais le peu que nous avons vus était juste superbe. We'll be back one day...

A très bientôt!