Le sublime château de Castelnau-Bretenoux dans le Haut-Quercy...

On la remarque de loin, cette forteresse médiévale imposante aux murs en pierres rouge et perchée sur son éperon rocheux de 200 mètres de haut...

Pour notre dernier jour de vacances dans le Lot, en septembre dernier, la météo n'était pas à la fête et nous en avons profité, Chéri et moi, pour aller visiter ce véritable bijou architectural militaire du Haut-Quercy. En effet, comme tout le monde, nous profitons des jours de pluie pour faire des visites en intérieur lorsque nous partons en congés, logique!

Allez, je vous emmène à la découverte de cet impressionnant château datant du Moyen-Age, let's go!

D’épais remparts extérieurs percés de meurtrières, des tours avec créneaux et mâchicoulis, des chemins de ronde, des corps de logis et des enceintes basses, de profondes douves sèches… tous les ingrédients d'une belle construction défensive médiévale sont là!

La construction du château s'est étalée sur plusieurs siècles, du 12ème au 17ème siècle. Son origine remonte à Hugues de Castelnau, qui fait édifier une enceinte autour de son domaine. Il est l’ancêtre d’une lignée familiale très puissante dont les différentes branches vont posséder l'édifice à travers les siècles.

Néanmoins, après la mort du dernier membre de la famille en 1715, l'édifice va connaître une quinzaine de propriétaires successifs qui ne l'entretiendront pas et le laisseront doucement tomber en ruine au fil des années. Tout cela jusqu'en septembre 1896, année où le château sera acquis par un certain Jean Mouliérat, chanteur de l'Opéra-comique, et qui, au terme d'une brillante carrière parisienne, aspire à se retirer sur ses terres natales (oui, c'est un enfant du pays!) et d'y acheter une demeure pour pouvoir y recevoir ses amis de la Capitale comme Colette ou encore Auguste Rodin... 

Toute sa vie, il n'aura de cesse de restaurer et d'embellir la forteresse, afin de lui redonner son éclat d'antan, mais tout en rajoutant sa petite touche artistique personnelle... 

Finalement, le pétillant ténor meurt en 1932, après avoir fait don de l'édifice à l'Etat français, en demandant que son aménagement soit conservé intact...    

Cette forteresse massive aux couleurs flamboyantes (qui détonne dans la verdoyante campagne environnante) a été classée aux Monuments Historiques en 1862.

Elle est dotée d'une cour intérieure triangulaire à l'intérieur de laquelle nous avons flâné un moment, impressionnés par les différentes tours et le donjon imposants. Tout cela avant de monter à l'étage pour admirer les appartements privés qu'avaient aménagés Monsieur et Madame Mouliérat, ornés de meubles et d'objets de grande valeur. Mais également de certains des costumes que le ténor arborait sur scène, du temps de sa carrière parisienne...

Et enfin, nous sommes montés au sommet de la tour Nord-Est par un escalier étroit en colimaçon. Haute de 22 mètres, elle est pourvue de cette terrasse sommitale offrant un panorama saisissant à 360 degrés sur les environs...

Et enfin, avant de repartir, nous avons fait un petit tour dans le bourg castral situé en contre-bas du château. Nous avons pu admirer son vieux four banier ainsi que sa jolie petite église du 14ème siècle et classée aux Monuments Historiques en 1913.

J'avoue que j'ai été charmée par ces petites venelles pavées, tellement joli!

Lorsque nous visitons une région de France, Chéri et moi achetons un guide pour nous aider dans le choix de nos visites. Cela a été le cas pour ce joli voyage dans le département du Lot. Nous avons ainsi acheté le guide "GEOGUIDE Gallimard du Périgord, Dordogne, Quercy Lot et Agenais" (12ème édition). Et voici le commentaire fait sur ce château dans ce "catalogue touristique":

"Bâti du 12ème siècle au 15ème siècle, et remanié au 17ème siècle, il est très impressionnant. Son plan triangulaire étonne, autant que la minuscule cour intérieure contrainte par les trois hauts murs des corps de logis. Cet exemple important de l'architecture militaire déçoit pourtant lors de la visite, qui ne porte que sur des pièces dotées de mobilier ancien collectionné par le derner hôte et restaurateur des lieux, le ténor Jean Mouliérat (1853-1932). Le bâtiment passe alors au second plan, derrière la décoration et les aménagement (pas toujours heureux) du chanteur."

Je trouve cette critique totalement injuste! Le visiteur mystère se serait-il levé du mauvais pied ce jour-là? Car clairement, il n'était pas suffisamment réveillé pour être totalement objectif! Déjà, les pièces aménagées par Monsieur Mouliérat ne sont pas très nombreuses et ne représentent qu'une infime partie de la visite. De plus, j'ai trouvé, bien au contraire, qu'elles étaient décorées avec goût et raffinement! Encore une fois, ces retables étaient splendides et je suis bien contente d'avoir pu les admirer! 

Mais surtout, ces décorations et ces aménagements adoucissent le côté austère et froid qu'aurait pu revêtir la visite d'un bâtiment purement militaire.

Un peu de beauté et de poésie confèrent à ce château une dimension plus humaine et moins sévère, me semble-t-il. On sent que des artistes ont également occupé les lieux, et cela fait partie de l'histoire de cette forteresse, au même titre que les seigneurs médiévaux d'antan! 

Et enfin, cher visiteur mystère, sachez que si Monsieur Mouliérat n'avait pas dépensé des sommes sûrement astronomiques pour la rénovation de ce château, vous ne seriez pas là en train de le critiquer puisqu'il n'y aurait rien à voir (juste une ruine)! 

Maison Gallimard, je vous enjoint de faire plus attention dans le recrutement de vos visiteurs mystère car leurs commentaires (pas toujours justifiés, la preuve!) peuvent dissuader les touristes d'aller découvrir cet édifice, les privant ainsi d'une visite qui fût fort agréable et instructive à mon goût! 

En conclusion, vous aurez compris, chers lecteurs, que j'ai beaucoup apprécié de découvrir ce monument qui reste celui qui est le plus visité du département du Lot chaque année (comme quoi, les touristes ont du goût, eux!), je recommande sa visite à 300%!

A très bientôt!