La sublime cathédrale Sainte-Cécile d'Albi!

Lorsque je suis rentrée dans la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi en juillet dernier, je peux dire que j'ai eu le souffle coupé!

Je ne sais même pas par où commencer pour décrire le somptueux intérieur de cet édifice. Partout où l'on pose le regard, des décorations luxueuses, des fresques colorées, des boiseries sculptées, des voûtes peintes, etc... pas un seul endroit de vide, tout est sujet à la contemplation!

Et notre regard est inexorablement attiré vers le haut, vers ces voûtes majestueuses qui culminent à 70 mètres de hauteur et qui sont décorées de multiples portraits de saints et de personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament sur fond bleu roi. Je suis ainsi restée un long moment à les admirer, le nez en l'air.

Si vous me suivez depuis un moment sur ce blog, vous savez sans doute que je ne suis pas catholique, mais Protestante. Toutefois, force est de constater que les catholiques ont toujours construit de magnifiques édifices religieux au fil des siècles. Et cette cathédrale d'Albi n'y fait pas exception. Je dirais même que c'est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de visiter à ce jour, rien que ça!

Allez, chers lecteurs, je vous emmène à la découverte de cet édifice remarquable, let's go!

La cathédrale Sainte-Cécile est nommée d'après Cécile, une martyre chrétienne du 5ème siècle et dont les reliques reposent dans une chapelle de la nef. Elle vit à Rome aux premiers temps du christianisme et est décapitée à cause de sa foi en Christ. Elle est la patronne de la musique et des musiciens.

Le chantier de cet édifice religieux commence au 13ème siècle, en 1282 plus précisément, sous l'impulsion de l'évêque Bernard de Castanet. Il est construit dans un contexte historique bien particulier, à savoir la lutte de l'Église contre les hérétiques cathares, qui accusent le pouvoir religieux de Rome de sombrer dans le luxe et le vice, alors même que la base de la Foi catholique est la pauvreté, la sobriété et la chasteté.

De ce fait, l'extérieur de la cathédrale est extrêmement épuré et sobre, en réponse aux accusations des ennemis de l'Église catholique. Lorsque je me me suis retrouvée face à elle, j'avais l'impression d'avoir face à moi une forteresse colossale, une sorte d'imposant vaisseau de guerre fait de briques rouges. 

Toutefois, des éléments architecturaux beaucoup plus délicats et luxueux ont été rajoutés à cette façade austère au cours des siècles qui ont suivi, comme ce splendide porche en forme de baldaquin surplombant l'entrée de l'édifice. Sa décoration est de style flamboyant et contraste avec la sobriété extérieure de l'édifice.

Et l'intérieur! Que dire de l'intérieur, si ce n'est que c'est un enchantement du début à la fin?

J'ai été émerveillée pendant toute la durée de notre visite entre ces murs épais mais décorés avec le plus grand raffinement. Et ça a commencé dès le départ, en entrant dans la Nef, seule partie de l'édifice où l'on peut circuler gratuitement.

J'ai été subjuguée par cet orgue monumental que l'on peut admirer sur la paroi occidentale de la cathédrale, dès qu'on y rentre, sur la gauche. Construit entre 1734 et 1736, il est le plus grand orgue classique de France (rien que ça!). Il compte 3549 tuyaux dont seulement un dixième est visible.

J'ai été impressionnée par ce maître-autel en marbre noir consacré en 1980. Il est orné d'émaux de couleurs vives figurant une vigne sur trois côtés et Sainte Cécile sur la face postérieure.

Mais surtout, j'ai été enchantée par cette immense peinture juste en dessous de l'orgue, représentant le Jugement Dernier. Exécutée entre 1474 et 1484, elle fut malheureusement mutilée en 1693 par le percement du mur pour donner accès à la chapelle Saint-Clair, ce qui a entraîné la disparition de toute la partie centrale de l'œuvre. La technique employée est celle de la détrempe: les couleurs, broyées, ont été fixées au jaune d'œuf et à la colle. 

Il a fallu que je m'assoie sur un banc car j'étais prise de vertige, écrasée par la splendeur des lieux. Je suis restée muette un long moment, perdue dans la contemplation de tous ces détails décoratifs, tous plus beaux les uns que les autres.

Mais ce n'était que le début car la suite était encore plus remarquable...

Comme je l'ai écrit précédemment, la Nef est la seule partie gratuite de la cathédrale. Pour pouvoir visiter le Chœur ainsi que la salle du Trésor, il faut débourser 6 euros par personne. Je trouve que ce n'est pas cher payé pour les merveilles que nous y avons vues...

Nous avons donc payé et avons commencé par visiter la salle du Trésor qui est aménagée dans une belle chapelle voûtée qui, dès le 13ème siècle, servait de lieu de stockage des archives et autres objets précieux de la cathédrale. On peut y admirer beaucoup d'objets liturgiques en or et en pierres précieuses comme des calices, des ciboires, des crosses épiscopales, mais aussi d'un splendide polyptyque (càd un ensemble de panneaux peints liés entre eux comprenant des volets pouvant se replier sur une partie centrale).

Celui de la salle du Trésor de la cathédrale d'Albi date du 14ème siècle et s'intitule La Vierge à l'Enfant. Il représente les étapes les plus importantes de la vie du Christ, avec l'Annonciation, la Nativité, la Cène, la Crucifixion, etc... Il était juste magnifique et je ne pouvais détacher mon regard de cette œuvre... Le regard de Marie, les détails, les dorures, etc... Simplement splendide!

Dans la salle suivante, ce qui a particulièrement attiré mon attention est cette croix reliquaire datant elle aussi du 14ème siècle. Sertie de nombreux joyaux, elle est classée aux Monuments Historiques en 1904...

Par la suite, nous sommes revenus dans le chœur et là, encore une fois, nous nous sommes pris une claque tellement c'était beau!🤩🤩🤩

Restauré en 2015, ce chœur est juste splendide avec ces grandes stalles de chanoines surmontées de 72 anges finement taillés. L'enceinte (ou clôture) du chœur, de style gothique flamboyant, date de la fin du 15ème siècle. Partout, des statues de la Vierge, d'apôtres, de prophètes, de disciples de Jésus, etc... mais aussi, et c'est plus surprenant, d'animaux inattendus comme escargots, oiseaux, chiens, ours, renards, lapins...

Là encore, tout est dans la verticalité, les parois de ce chœur taillé dans la pierre amènent irrémédiablement le regard vers le haut, vers ces voûtes majestueuses et richement décorées.

Je reste sans voix devant tant de splendeur...

Comme moi, les autres visiteurs n'osent parler fort. Ils chuchotent entre eux, n'osant perturber le silence relatif qui règne en ces lieux. Je pense que nous sommes tous conscients d'être face à une œuvre qui nous dépasse.

Voilà donc pour cette visite enrichissante et surprenante. En effet, lorsque nous avons mis le cap sur Albi depuis l'Aveyron où nous passions nos vacances, ce matin-là, je ne m'imaginais pas la beauté de cette ville et encore moins de sa cathédrale car je n'en avais jamais vraiment entendu parler. Néanmoins, je dois bien admettre que cette cité albigeoise m'a réservé de belles surprises, au nombre desquelles ce magnifique édifice religieux. 

Deux choses m'ont particulièrement marquée par rapport à cette visite:

1. L'intérieur de la cathédrale m'a extrêmement surprise de par la richesse et la finesse de sa décoration, au vu de la sobriété de son extérieur!

2. Je suis étonnée du fait que l'on n'entende pas plus parler de ce joyau architectural. En effet, on entend souvent parler de la cathédrale Notre-Dame de Paris mais je trouve que celle d'Albi est toute aussi belle!

Je reviendrai bientôt avec un article sur le reste de notre journée passée dans cette si jolie ville d'Albi, stay tuned!

A très bientôt!