Le splendide trail des Hautes-Chaumes dans la Loire!

Il existe un endroit absolument fabuleux dans la Loire (42), un coin de Nature sauvage en altitude qui rappelle étrangement les grandes étendues des Highlands en Écosse, et ce lieu se nomme Les Hautes Chaumes... 

Chéri et moi y sommes déjà allés randonner du côté de l'Auberge Garnier il y a quelques années, mais nous y avions également été lors d'une marche de 18 kilomètres organisée par la commune de Roche-en-Forez à la fin du mois de juillet 2023, et j'avais trouvé ces chemins absolument magnifiques, oscillant entre grandes prairies vallonnées à perte de vue et sous-bois verdoyants. 

Et c'est précisément sur ces mêmes chemins forestiers que je suis retournée courir le 18 mai dernier, à l'occasion d'une course à pied organisée par la même commune de Roche.

En route pour le Trail des Hautes-Chaumes!  

Roche-en-Forez est un charmant petit village ancien de 250 habitants se situant sur les contreforts des Monts du Forez. 

Et depuis 9 ans, le comité des fêtes de la commune organise cette course nature sur les sentiers surplombant le village, menant au plateau des Hautes-Chaumes, pour une altitude allant de 950 à 1420 mètres. Cet évènement attire d'ailleurs de plus en plus de coureuses/coureurs chaque année. A tel point que cette 9ème édition a vu sa limite de participants largement atteinte (500 coureurs), ce qui n'était pas le cas les années précédentes. 

Au programme, trois parcours: un de 6 kilomètres avec 220 mètres de D+, accessible au plus grand nombre. Puis celui de 15 kilomètres et ses 500 mètres de D+ qui s'adresse à des coureuses/coureurs un peu plus habitués. Et enfin, celui de 27 kilomètres et ses 1000 mètres de D+ pour traileuses/traileurs très expérimentés. 

J'ai choisi le parcours de 15 kilomètres car je sortais juste de mon tout premier semi-marathon à Annecy trois semaines auparavant et mes jambes n'avaient pas complètement récupéré de cette course qui m'a littéralement couchée pendant les deux ou trois jours qui ont suivis la compétition, je n'arrivais même plus à descendre les escaliers! 😅

Chéri a décidé de ne pas y participer car il avait littéralement tout donné sur le semi et il était dans une phase de récupération un peu compliquée. En même temps, il ne s'entraîne que deux fois par semaine et sur des distances comprises entre 10 et 17 kilomètres. Il a un boulot très physique (masseur-kinésithérapeute) et bosse environ 60 heures par semaine. Il n'est pas dans un club d'athlétisme ou de course à pied et il a tout de même réussi l'exploit de boucler les 21 bornes du semi en seulement 1h38, mon Champion! 

Néanmoins, il a absolument tenu à m'accompagner, à m'encourager et à m'attendre sur la ligne d'arrivée.

Il faut dire que c'est comme ça dans notre couple, on se soutient coûte que coûte dans notre pratique sportive. S'il n'y en a qu'un seul de nous deux qui participe à une course officielle, l'autre est toujours présent pour le soutenir. On est très fusionnels et comme la course à pied occupe une grande place dans notre vie et dans notre couple, il serait impensable de ne pas être là pour l'autre, même si l'on ne participe pas soi-même.  

Pour rebondir ce que j'ai écrit plus haut, il se trouve que j'ai croisé une vieille connaissance avant le départ de la course. Un infirmier en libéral avec qui j'avais bossé chez un couple de personnes âgées quelques années auparavant. Cela fait des années qu'il court des trails, il a un très bon niveau et il a même participé à la SaintéLyon plusieurs fois ainsi que d'autres grosses courses dans les environs. D'ailleurs, ce jour-là, il participait au 27 kilomètres. On a parlé boulot mais j'ai vite constaté, une fois de plus, qu'il était tout seul, que son épouse ne l'avait pas accompagné. 

Quelques années auparavant, il m'avait avoué que sa femme ne fait pas de sport et qu'elle ne l'accompagnait jamais sur ses compétitions. J'avais senti que ça le décevait, qu'il aurait aimé qu'elle l'encourage plus...

Et ça, c'est quelque chose qui est récurrent autour de moi: des mecs super sportifs en couple avec des nanas pas sportives du tout. L'inverse est vrai aussi, mais c'est moins fréquent. Comme il est également moins courant que les deux conjoints soient sportifs tous les deux, je n'en connais pas beaucoup, des couples comme ça, bien que ça arrive bien sûr. J'en ai d'ailleurs croisé un lors du repas d'après course: un jeune couple super sympa ayant participé au 15 kilomètres comme moi! Bonjour à vous deux, Perrine et Quentin!  

Bref, je ne comprends pas ces bonhommes: n'ont-ils pas envie de partager leur passion du sport avec leur tendre moitié?

Je me rends compte qu'on a beaucoup de chance, Chéri et moi, car on est vraiment dans une bonne dynamique d'encouragement mutuel. Que ce soit pour nos entraînements ou pour les courses à pied officielles auxquelles nous participons ensemble régulièrement.

Je t'aime, mon Chéri! 😘💖

Pour revenir à la course, après avoir récupéré mon dossard, nous assistons aux départs de la joëlette et du 27 kilomètres. Je suis toujours touchée de voir des coureurs au grand cœur permettre à des jeunes en situation de handicap de profiter de l'ambiance d'une course à pied, mais aussi de la beauté de la Nature pendant une belle journée ensoleillée. De par mon métier d'auxiliaire de vie, je suis régulièrement confrontée au handicap et je sais à quel point une expérience comme celle-ci peut apporter du bonheur à ces personnes qui ont souvent un quotidien assez morose. Cela leur permet de casser la routine et de voir autre chose que les quatre murs entre lesquels ils se trouvent chez eux ou au sein d'instituts spécialisés.  

Et surtout, merci à ces traileuses et traileurs engagé(e)s qui ont permis à ce jeune homme de vivre une superbe aventure outdoor comme celle-ci. Ce sont eux les véritables champions à mes yeux! 🙏🏻🙏🏻🙏🏻🤩

Puis le moment vient pour les coureurs des courses de 6 et 15 kilomètres de se placer sur la ligne de départ. J'appréhende un peu car je n'ai jamais couru un trail supérieur à 14 kilomètres (c'était lors de la Veni Vici au Pont du Gard, dont je porte d'ailleurs le T-Shirt lors de cette course) et, comme je l'ai mentionné plus haut, je sors également d'un semi-marathon et je sens que la récupération n'est pas optimale. 

Mais peu importe, j'ai envie de profiter et tant pis si je ne fais pas un bon chrono. Le plus important, c'est de faire ce que j'adore faire, à savoir courir. 

Finalement, le top départ est donné et après un petit tour dans le village, nous abordons la première montée, un chemin menant sur les hauteurs du village. Pour avoir étudié le plan de course, je sais qu'il n'y aura quasiment que de la montée sur les cinq premiers kilomètres environ. Puis replat au niveau de la Pierre Bazanne et enfin, descente continue pour revenir au point de départ.  

Autant vous dire que les premiers kilomètres sont durs, mes jambes ne répondent pas très bien donc je marche beaucoup dans la montée. Heureusement, c'est dans les sous-bois et on est à l'ombre. La végétation est juste magnifique, verdoyante à souhait, je suis en admiration devant la beauté de la Nature qui m'entoure, même si je continue à marcher rapidement.  

Bientôt, la séparation d'avec les coureurs du 6 kilomètres arrive dans cette côte boisée et je me retrouve seule, enfin presque.  Depuis quelques centaines de mètres, un coureur d'une cinquantaine d'années me suit, il a l'air d'avoir du mal dans la montée et je le surveille de temps en temps. Il est à une centaine de mètres derrière moi et je pense qu'il se raccroche à moi et se sert de moi comme point de repère. On ne se parle pas mais j'ai compris qu'il ne veut pas me laisser filer et lui comprend que j'ai compris et que ça ne me dérange pas du tout. D'ailleurs, quand il y a des petits replats sur ce début de course, je relance et lui relance aussi derrière moi pour pas me perdre de vue. J'apprendrai plus tard qu'il s'appelle Patrick et qu'il vient du Rhône. 

Enfin, à la fin de la grosse montée, j'arrive à un premier ravitaillement où je prends un verre d'eau que je bois d'une traite. Ce n'est pas que j'ai particulièrement soif, mais j'aime rester bien hydratée. Patrick ne tarde pas à me rattraper et on commence à courir côte à côte. On échange même quelques mots sur la beauté des paysages et sur le sentier qui reste assez accessible et facile.  

Plus loin, nous sortons soudainement des sous-bois et nous arrivons sur le deuxième ravitaillement où l'on reste un petit moment pour boire, manger (j'avale un abricot sec et un morceau de chocolat) et discuter un peu avec les bénévoles qui sont absolument charmants. 

Puis Patrick et moi repartons. Le paysage a complètement changé et nous nous retrouvons au beau milieu de ces grandes plaines d'altitude s'étendant à perte de vue si caractéristiques des Hautes-Chaumes. Il n'y a pas à dire, c'est splendide! 

Bientôt, on arrive sur le site de la Grande Pierre Bazanne qui est une curiosité géologique du coin. Il s'agit d'un neck d'origine volcanique culminant à 1394 mètres d'altitude. Si j'avais eu plus de temps, je pense que j'aurais grimpé dessus car de son sommet, la vue à 360 degrés doit être époustouflante sur les vastes étendues environnantes. Surtout lors d'une journée radieuse comme celle-ci! 

Nous contournons cette immense pierre volcanique et à ce moment-là, nous sommes rattrapés par un autre coureur d'une soixantaine d'années en t-shirt jaune fluo et nous continuons la course à trois. J'apprendrai plus tard qu'il s'appelle Michel. Le sentier serpente au milieu de ces grandes plaines pendant un moment, tout en offrant un faux-plat descendant. Ça y est, nous amorçons doucement la descente vers le village de Roche! 

Nous rentrons à nouveau dans des sous-bois et courons maintenant à trois de face sur une grande piste plutôt plate, tout en discutant. Ce qui est drôle, c'est qu'à ce moment-là, j'ai Patrick d'un côté et Michel de l'autre.

J'ai l'impression de courir avec mes deux gardes du corps! 😂😂 

Je ne prends pas de photos dans toute la descente car les sentiers sont techniques (avec nombre de racines, gros cailloux, etc...) et j'ai peur de me vautrer! D'ailleurs les premiers du 27 kilomètres nous dépassent déjà comme des avions dans cette descente. Et comme lors de la Veni Vici, il y en a un qui tombe juste devant moi! Je lui ramasse ses lunettes en lui demandant s'il va bien. Il me remercie et repart à la même vitesse, en disparaissant rapidement au détour du sentier. 

Perso, je ne pourrais pas descendre ces sentiers à cette vitesse car je sais que ce serait la chute assurée! J'ai un gabarit qui est plutôt lourd, ce qui est assez handicapant dans les descentes. Et puis, j'ai peur, je suis terrifiée dans les descentes et j'ai donc tendance à ralentir. 

Je dis à Patrick et Michel de partir en avant s'ils veulent, je ne veux pas être un fardeau pour eux. Patrick, qui est plus à l'aise en descente, prend de la vitesse et disparaît bientôt de notre vue. Michel reste avec moi. Il m'explique qu'il vit à La Rochelle mais qu'il est originaire de Roche-en-Forez où il revient une fois par an pour courir ce trail. Il a d'ailleurs l'air d'être connu dans le coin car les bénévoles le saluent bien, par son prénom. Une célébrité locale, ce Michel! 

Au final, Michel et moi passons la ligne d'arrivée en même temps, c'est chouette! Patrick nous attend sur la ligne d'arrivée, il nous dit qu'il vient à peine d'arriver alors que ça fait déjà cinq minutes qu'il est là! En grand gentleman, il a voulu ménager notre susceptibilité! 😉

Nous prenons un selfie pour immortaliser notre bonne entente sur la course et que vous pouvez voir ci-dessous, chers lecteurs! Michel est à gauche et Patrick au centre. Nous ne sommes pas restés en contact par la suite, dommage! Je me dis que s'ils lisent cet article un jour, ils pourraient m'envoyer un message, cela me ferait très plaisir d'avoir de leur nouvelle! A bon entendeur! 

Mes parents sont également venus me voir. Le temps de prendre quelques photos avec eux et ils repartent car ils sont attendus autre part. Je passe donc à table car oui, un petit repas chaud est offert à tous les coureurs. Au menu, saucisse de pays, deux pommes de terre accompagnées de sarasson qui est une préparation fromagère à base de babeurre et qui prend l'aspect d'un fromage blanc battu. C'est une spécialité des départements de la Loire, de la Haute-Loire et de l'Ardèche. Et pour le dessert, un délicieux pâté à la crème!

De quoi requinquer tous les sportifs du jour! 😋

Au final, je suis bel et bien arrivée dans les derniers, mais peu importe, je me suis bien amusée, c'était vraiment chouette!

En conclusion, cette course était très bien organisée (il faudrait juste un peu plus de place pour garer les voitures) et les bénévoles étaient au top, vraiment! Il y avait une ambiance conviviale et j'ai même pu rencontrer des personnes fort sympathiques pendant et après la course!

Merci au Trail des Hautes-Chaumes pour cette belle matinée ensoleillée passée sur vos chemins! Je reviendrai l'année prochaine si je peux! 

A très bientôt!