27 Mai 2018
Le Crêt de Chaussitre dans le massif du Pilat dans la Loire, ça se mérite! C'est sûr mais ça en vaut LAAAARGEMENT la chandelle!!! Le panorama y est juste EPOUSTOUFLANT!!!
Fin mai 2017, Chéri et moi avons profité d'un samedi magnifique pour aller crapahuter sur les sentiers du Parc Régional du Pilat... Il se trouve que j'ai acheté un guide de 44 jolies balades à faire à pied dans notre beau département ligérien, le Petit Crapahut dans la Loire de Rodolphe Bier (voir ci-dessus), avant d'emménager en 2015 avec Julien à Saint-Just Saint-Rambert. J'avais acheté ce guide en prévision de journées à la maison où on ne saurait pas trop quoi faire. Et dans ce guide, une balade d'environ 8 km au départ de la commune de Saint-Genest-Malifaux jusqu'au Crêt de Chaussitre avait particulièrement attiré mon attention. Itinéraire qui avait l'air un peu sportif, mais comme Julien et moi participons régulièrement à des randos organisées d'environ 18-20 km, je me suis dit que 8 petits kilomètres n'allaient tout de même pas nous faire peur, nan mais!
Ce samedi de l'année dernière, donc, nous avons donc décidé de chausser nos baskets en début d'aprèm et d'y aller, sous un soleil absolument radieux...
Le départ de cette balade se fait sur le parking de l'auberge du Sapt, à la sortie du village de Saint-Genest-Malifaux, dans le massif du Pilat. Un sentier assez raide nous mène jusqu'à quelques villas isolées et, une fois qu'on les a dépassées, on chemine sur des chemins à travers champs et pâturages...
Après avoir cheminé dans de vastes étendues à ciel ouvert, changement de décor radical: on rentre dans une forêt. Absolument magnifique avec ses petits ruisseaux, ses fougères et sa mousse recouvrant des troncs d'arbres ainsi que des gros blocs de pierre érodés. Pas de bruit, seuls les bourdonnements d'insectes et les gazouillis des oiseaux se font écho à travers cette étendue boisée. La lumière du soleil, filtrée par les épais feuillages de ces pins centenaires, se diffuse en halos verts tamisés. Pas d'autres marcheurs, on est seuls, loin des autres êtres humains, loin des contrariétés de la vie quotidienne. On peut se reconnecter avec la nature et soi-même en toute sérénité. Marcher dans une forêt est tellement reposant et ressourçant, j'adore ça!
Le sentier de forêt débouche enfin sur un petit lieu-dit, Valadon, où sont disséminées quelques maisons anciennes en pierres. Après avoir traversé ce petit hameau, nous arrivons au pied de la montée qui doit nous mener jusqu'au Crêt de Chaussitre. On ne le sait pas encore mais la véritable difficulté commence à ce moment-là! L'ascension d'un kilomètre est extrêmement difficile car la pente est vraiment raide et il fait une chaleur étouffante, mais VRAIMENT étouffante! Le soleil tape dur et, bien évidemment, kamikazes que nous sommes, on n'a pas pris de bouteille d'eau car on ne voulait pas trop s'encombrer pour cette balade! On n'a pas été intelligents sur ce coup-là, ça c'est sûr! Bref, on parvient tant bien que mal au sommet, en nage et la bouche sèche, mais le panorama est juste grandiose!
Oui, on se rend vite compte que l'effort consenti a payé car devant nous s'étend une vue incroyable, sur les hauts plateaux du Pilat, mais aussi les sommets du Velay et les Monts du Forez... Le Crêt de Chaussitre culmine à 1240 mètres d'altitude. Une table d'orientation y a été installée à côté d'une croix en bois monumentale...
Dans son guide (dont je parlais plus haut), Rodolphe Bier explique quelque chose de très intéressant:
"Si le Crêt de Chaussitre présente aujourd'hui un paysage très ouvert, cela n'a pas toujours été le cas. Il a fallu une politique volontaire de protection du site pour empêcher ce dernier de se fermer. En l'absence de troupeaux en pâture, les arbustes (genévrier, sorbier et même genêt) offrent un abri à d'autres essences colonisatrices comme les pins, mais surtout les sapins et les épicéas. Donc, depuis une vingtaine d'années, des coupes d'arbres associées à la remise en pâture des hauts plateaux du Pilat ont permis à la lande de retrouver sa vitalité (et donc d'empêcher la forêt de s'installer sur le Crêt de Chaussitre, ce qui empêcherait les randonneurs de pouvoir admirer la vue à presque 360°)".
Après une pause bien méritée d'une bonne vingtaine de minutes, à admirer les beaux paysages qui s'étalent à nos pieds, nous décidons de reprendre notre marche et de nous diriger vers la pierre magique de Saint-Martin. Cette pierre qui a l'apparence d'un grand rocher plat, à la surface striée, est plantée d'une croix.
Selon la légende, le cheval du Saint mit le pied sur cette pierre (on verrait soit-disant encore la marque de son sabot) avant de faire un grand saut vers un autre rocher, et ainsi de suite.
Du coup, dans le passé, les habitants de la région emmenaient les enfants qui tardaient à faire leurs premiers pas sur cette pierre. Le rituel était simple: il suffisait d'arroser les jambes des bambins avec l'eau stagnante d'un des bassins naturels creusés dans la pierre.
Pour y parvenir, nous cheminons environ un bon kilomètre à travers cette lande si représentative des hauts plateaux du Pilat... Elle est juste magnifique à cette période de l'année, si verte... C'est un vrai plaisir de marcher dans toute cette verdure. Sur le chemin, nous passons au-dessus de quelques clôtures grâce à des marchepieds, c'est très amusant! D'ailleurs, mon chéri prend la pose sur l'un d'entre eux!
Après être restés un petit moment à observer cette pierre, on reprend la route et on s'enfonce à nouveau dans la forêt. On reprend le chemin du retour, vers Valadon, puis vers Saint-Genest-Malifaux où se trouve la voiture. Sur le chemin, nous croisons des cavaliers. Puis, plus loin, à Valadon, on passe devant un petit oratoire abritant la statue de Saint-Martin. Celui-ci est surtout connu pour son acte de générosité envers un mendiant, un soir très froid d'hiver...
Un soir d'hiver, alors qu'il allait à cheval, le futur saint vit un pauvre qui grelottait dans le froid. Il n'avait pas d'argent mais se souvint de cette parole de l'Evangile: "J'étais nu et vous m'avez couvert". Martin sort donc son épée de son fourreau et avec, tranche son manteau en deux morceaux. Il donne l'un des morceaux au mendiant et garde l'autre. La nuit suivante, il fit un rêve dans lequel il vit Jésus-Christ, portant le morceau de manteau qu'il avait donné au pauvre, dire à ses anges: "Voyez! C'est Martin, encore simple catéchumène, qui M'a ainsi couvert!".
Voilà pourquoi la statue de l'oratoire (en photo ci-dessous) représente le saint à cheval avec un pauvre qui tend sa main vers lui...
En tout cas, cette balade était vraiment magnifique! Mais je conseille à ceux qui ne marchent pas beaucoup de commencer la balade directement à Valadon (commune de Saint-Régis-du-Coin), et pas à Saint-Genest-Malifaux, comme nous on a fait. Et n'oubliez pas de bien prendre une bouteille d'eau (pas comme nous, hum!)! L'hydratation, c'est primordial pour éviter tout risque d'insolation!
Je vous dis à très bientôt pour de nouvelles escapades ligériennes! XO XO