23 Septembre 2020
De vastes étendues d'eau rose sous l'immensité d'un ciel azur parcouru par quelques nuages floconneux... Tout cela bordé par des montagnes de sel d'un blanc immaculé (appelées des camelles) et par les remparts plusieurs fois centenaires de la cité médiévale d'Aigues-Mortes...
C'est dans ce décor si particulier et extraordinaire que nous avons choisi de passer une partie de la dernière journée de nos vacances dans le Gard, fin août dernier. J'y étais littéralement émerveillée par toutes ces couleurs. Pas étonnant, d'ailleurs, que le célèbre chanteur Julien Doré (j'aime beaucoup sa musique) y ait tourné quelques scènes de son clip "La Fièvre"...
Je vous emmène à la découverte du Salin d'Aigues-Mortes, let's go!
Le 31 août dernier, pour notre dernière matinée en vacances au Grau-du-Roi (nous remontions dans la Loire dans l'après-midi), nous avons parcourus les 5-6 kilomètres nous séparant de la cité Aigues-Mortaise pour visiter son célèbre salin. Il peut se visiter en VTT et c'est la formule que nous aurions choisie en temps normal car nous adorons faire du vélo, Chéri et moi. Mais il se trouve qu'ils étaient en pleine saison de récolte du sel, et, de ce fait, il n'était pas possible de parcourir le domaine à VTT car il y avait un va-et-vient trop important de camions sur les chemins...
Nous avons donc choisi de faire la visite en petit train touristique, qui dure un peu plus d'une heure. En haute saison, et à cause d'une très forte affluence de touristes, il faut savoir qu'il est mieux d'acheter ses billets à l'avance, directement à la billetterie, ou en ligne, sur leur site internet. Nous étions donc venus directement sur place quelques jours auparavant pour réserver nos places.
Le Salin est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel depuis 1995, tant pour le site de production que pour les bâtiments administratifs et de logements.
Le premier arrêt du train se situe au pied d'une "camelle", qui est le nom donné à un amas de sel d'environ 20 mètres de hauteur dans un marais salant. Celle-ci a été aménagée en 2017 pour permettre aux visiteurs de monter à son sommet et de bénéficier d'une vue panoramique sur l'ensemble du salin. C'est donc ce que nous avons fait et de là-haut, nous avions un panorama à 360° nous permettant de profiter d'un spectacle absolument magique, que de voir cette eau rosée sous ce ciel si bleu, avec les remparts d'Aigues-Mortes en arrière-plan...
Le processus d'élaboration du sel est très simple: on fait passer une eau dans différents bassins dans lesquels son taux de salinité va augmenter petit à petit, pour finalement arriver, au terme d'un parcours d'une dizaine de kilomètres, à un dernier bassin appelé "cristallisoir" qui se caractérise par sa couleur rose. Cette nuance est due à la présence d'une algue, la Dunaliella Salina, qui est chargée en béta-carotène et qui donne sa couleur au plumage des flamants roses qui la consomment...
Arrivée dans ce dernier bassin, donc, l'eau saumurée a atteint son niveau maximal de salinité. Elle est vidangée et il ne reste plus qu'une couche de 8 à 15 centimètres de sel appelée le "gâteau de sel" au fond du réservoir. Celui-ci n'est plus récolté de façon traditionnelle (avec outils en bois) depuis la révolution industrielle. Ce sont, en effet, différentes machines qui se chargent de la tâche.
Après être redescendus de la camelle, le petit train nous emmène faire un petit tour sur le domaine. L'occasion de voir des panoramas extraordinaires, depuis les bassins à l'eau rose aux nombreuses machines acheminant le sel récolté sur les camelles nouvellement formées et en passant par des paysage lunaires composés uniquement de sel durci à perte de vue, sous le ciel bleu...
Et enfin, le deuxième et dernier arrêt a lieu dans un petit espace muséographique aménagé sur le domaine pour expliquer aux visiteurs l'histoire du Salin d'Aigues-Mortes, les outils en bois qui étaient utilisés par les sauniers (nom donné aux travailleurs récoltant le sel dans les marais salants) pour récolter le sel avant l'avènement des machines, mais aussi les différentes utilisations de cet "or blanc" de la cuisine. J'y ai appris beaucoup de choses, comme le fait que ce condiment intervient dans la fabrication du plastique des voitures, des téléphones, etc... Il participe également à la fixation des teintures dans l'industrie textile ou la fabrication des corps gras dans l'industrie cosmétique.
Donc, au delà des utilisations habituelles que nous lui connaissons, comme le sel de table ou le sel de déneigement, il intervient dans nombre d'autres domaines grâce au chlore, au carbonate de sodium ou encore à la soude caustique...
Après ce deuxième arrêt, nous sommes revenus à l'entrée du domaine où nous avons repris la voiture pour retourner au Grau-du-Roi. Je dois avouer que cette visite était tout simplement géniale: des paysages splendides et beaucoup d'explications intéressantes sur le sel en général. J'aurais préféré la faire à vélo, mais la balade en petit train vaut le coup aussi. Je pense néanmoins qu'il doit être mieux de la faire lorsqu'il fait vraiment beau et que la météo est au beau fixe, les nuances de couleur sont alors exacerbées...
A très bientôt!